Une visite soudaine

Le dernier jour de l'hiver... Un équipage venant de l'ouest, dont le carrosse était frappé de plusieurs blasons, dont celui de Guyenne arriva aux alentours de la ville de Dié. Une escorte entourait la voiture dont les ouvertures étaient masquées par un cuir épais, prompt à empêcher les courants d'air, encore bien froids.

Une jeune femme, aux yeux émeraudes, calfeutrée dans une épaisse robe de laine, souriait à son fiancé, le Comte de Cognac. Voilà plusieurs jours qu'ils avaient décidés, aux yeux et à la barbe du conseil, de faire une escapade en amoureux, ils en avaient bien besoin. Les étapes avaient été fort nombreuses, car la Guyenne se trouvait trés loin de là. Et à chaque fois, les jeunes amants avaient profité de la vie, cette vie qui bien souvent les cloisonnait dans des cages dorées et de vains artifices. Ni l'un ni l'autre n'aurait voulu de cette vie là...mais....

Phenix saisit une des dernières missives qu'il avait reçu lors d'une étape en Auvergne, car tout fuyards qu'ils fussent, il avait laissé à la duchesse de Guyenne le soin de pouvoir le joindre à chaque instant.

On pouvait y lire :

Citation :

Votre Grandeur,

Par la présente missive, j'aimerai que vous profitiez de votre voyage d'agrément, alors que le conseil travail d'arrache-pied, pour vous rendre en Lyonnais-Dauphiné, afin de prendre contact avec son excellence Capoune, ambassadeur en Guyenne. Il s'agit d'une affaire de la plus haute importance et je vous serai gré, pour une fois de tenir compte de mes conseils avisés afin de régler au plus vite cette urgente mission.

Et quand bien même vous seriez occupé à batifoler aux grands airs tandis que nous nous échinons à faire briller le duché, j'ai donné les consignes nécéssaires à votre équipage afin que vous soyez directement amené à destination.

Il ne fallait pas vous imaginer déroger à vos devoirs, ni à vos titres, qui comme nous le savons, ne sont pas grand choses.

L'ambassadeur du Lyonnais a déjà reçu les directives nécéssaires, il vous explira donc tout.

Vous transmettrez à sa Grâce Rosetendre mes plus respectueuses salutations.

Bien amérement,

Lilynight, duchesse de Guyenne

Phenix soupira, l'acidité de la missive l'ennuyait moins que d'aller par obligation rencontrer l'ambassadeur du Lyonnais. Il montra la lettre à sa fiancée qui en fut toute retournée car elle connaissait ledit diplomate et était toute joyeuse à l'idée de le rencontrer !

Un peu étonné le Comte écouta, tout en la serrant dans ses bras, les propos de la belle Vicomtesse, qui lui raconta les liens qui la rapprochait de l'ambassadeur.

Finalement l'équipage tout entier, hommes de mains compris s'arrêta net. Les tentures furent relevées et une bâtisse de pierre apparut, Phenix demanda à son premier secretaire d'aller frapper à la porte.

N'attendant point de visite, Capoune alla à la porte, ouvrit et regarda avec curiosité, le blason sur les flancs du carosse. Lorsqu'il les reconnus, un immense sourire illumina son visage. Il reconnu les armoiries du Comte de Cognac, le fiancé de la Vicomtesse de Nerac. Ils devaient arriver pour la cérémonie ou il serait bientôt batisé, pour lui être parrain et maraine, devant Aristote...

Se retournant et regarda Elysabethe et lui dit
Ma chérie, voudrais-tu aller chercher de quoi à boire pour nos invités et nous les apporter au salon je te prie...

Se retournant et s'avença vers le carosse, fit quelques pas, et dis à ceux qui y étaient assis...

Vos Grâces, j'espère que vous avez fait bon voyage. Je vous prie d'accepter l'hospitalité de notre humble demeure. Si vous voulez bien me suivre jusqu'au salon pour vous désaltérer...

...dit-il en offrant son bras à la Vicomtesse pour l'aider à descendre.


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